Beaucoup de questions…
En tant que musulman, lorsqu’on se pose des questions et que l’on souhaite avoir des réponses rapides et précises, on a toujours mauvaise conscience de faire appel à la voyance. En effet, l’art de la divination a toujours été frappé du sceau du haram. Cependant, saviez-vous que la voyance pouvait également être halal ? Si vous vous y perdez entre ces termes, leur signification et leurs conséquences sur la vie de tous les jours, nous allons vous expliquer en quoi, le fait de lire dans le passé et l’avenir ne représente pas un affront au Très Haut. En effet, ce dernier n’a-t-il pas écrit notre destin de sa main miséricordieuse et juste ? Pour quelles raisons empêcherait-il l’un de ses serviteurs ou l’une de ses servantes, de savoir ce que la vie lui réserve, ou quelle direction prendre pour rester dans le droit chemin ?
Comment rester dans le droit chemin ?
La vie réserve de nombreuses surprises, à nous, simples humains. En effet, il est difficile, voire souvent impossible de prévoir un drame familial, un échec professionnel, ou un cœur brisé en amour. Pour contourner ces épreuves, et « rectifier le tir » avant même que l’évènement ne se produise, des millions de personnes, dont des croyants musulmans, se tournent vers les devins et devineresses. Ces derniers, dotés par les forces invisibles de pouvoirs surnaturels, sont capables de « voir » et « ressentir » les évènements, grâce aux messages qui leur sont transmis par les astres, auxquels ils sont connectés. Cependant, pour les lecteurs qui connaissent un peu le Qur’an (Coran) et qui se demandent s’il s’agit de la bonne démarche, une phrase vient les ralentir dans leur élan. En effet, la Sourate 27 – Verset 65 leur rappelle que « Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l'Inconnaissable, à part Allah ». Que faire dans ce cas : comment vivre une vie sereine, si la divination n’est pas considérée comme halal ?
Seulement des conseils
En creusant un peu plus loin dans cette réflexion, de nombreux arguments, pour ne pas dire des réponses, font surface. En effet, une vie qui n’est pas sereine, dont il n’est pas possible de corriger certains évènements connus à l’avance, n’est-elle pas l’occasion pour certains de se tourner vers des actes justement illicites ? En réponse à cela, l’on peut dire qu’en demandant à la voyance de guider vers les actes justes et défaits de toute mauvaise magie, il s’agit d’une façon de montrer au Tout Puissant que la vie sur Terre peut être dénuée de mauvaises décisions, de facéties et de pêchés.
S’aider, et aider les autres
À ces arguments, certains répondront que Le Très Haut a mis certaines épreuves sur le chemin des humains, afin d’éprouver leur foi en lui. Certes, il est toujours possible, pour les êtres doués de pensée et de raison, de choisir le chemin qu’ils souhaitent emprunter, cela, dans chaque situation de la vie. Cependant, la voyance vient ici en appui, pour ne pas prendre le chemin rempli d’épines et de tentations. En demandant à un oracle de mettre en lumière certains évènements passés, ou d’autres à venir, il est tout à fait possible, pour celui ou celle qui le décide, de choisir ce qui est bon pour lui, mais également ses proches. Pourquoi une mère ou un père devrait par exemple son enfant souffrir à cause d’un homme ou d’une femme qui va lui briser le cœur dans un avenir proche ? Pour le fils, cette femme qu’il a choisie vivra-t-elle en harmonie avec sa belle-mère, qui l’accueillera à bras ouverts dans son foyer et au sein de sa famille, une fois qu’il y sera marié ?
Le destin et le niyat
Il existe évidemment un argument de poids qui convainc que la voyance n’est pas hallal. Outre le destin qui est synonyme de parole de Dieu, chacun peut se dire qu’il n’est pas nécessaire de connaître son avenir, pour diriger ses choix présents. En effet, celui qui a créé l’Univers et ce qu’il contient, fait confiance à ses créatures qu’il a modelées de ses mains, avec de l’argile sonnante, alors, pourquoi aller à l’encontre de cette confiance, en essayant de changer ce qui a été prévu dès le départ ? Là encore, la réponse est simple, la voyance dans le cas des musulmans permet tout bonnement de se diriger vers les meilleurs passages inscrits dans le destin, de les respecter, et pourquoi pas, de donner l’exemple à son entourage. La peur de la colère divine est ainsi radoucie, puisqu’il n’y a aucun mauvais « niyat » (intention), dans le fait de demander aux étoiles et planètes quelques indices pour bien faire et bien se comporter sur Terre.
Le voyant aide son prochain
Les puristes peuvent tout à fait respecter leur destinée, la laissant telle qu’elle a été écrite par le scribe céleste, désigné pour cette tâche. Cependant, ce qui permet de dire que la bonne voyance peut être halal, c’est l’intention qu’il y a derrière. En effet, un voyant ou une voyante n’a qu’une idée en tête : pourquoi ne pas mettre son don au service de ceux qui l’entourent ? Pourquoi garder secret cette capacité qui lui a été donnée par les forces invisibles ? En effet, est-il imaginable pour un oracle, de garder ses aptitudes pour lui, de les taire, pour la simple raison qu’il contrarierait celui qui a donné vie à toute chose ? Alors pourquoi a-t-il été doté de la possibilité de voir le passé et l’avenir, si c’est pour ne pas aider son prochain ? Là encore, la réponse est simple, il s’agit de générosité envers son prochain, l’un des caractères encouragés chez les musulmans. Cet altruisme sincère et sans arrière-pensée rend l’art de la divination tout à fait propre, pour ne pas dire innocente, voire, halal.
Une époque bien difficile
Nous vivons une époque où la pudeur n’est plus qu’une vague idée, une époque durant laquelle le respect de ses ainés a fondu comme neige au soleil, une époque où les hommes et les femmes se regardent et s’ignorent, pour mieux se consacrer à eux-mêmes, sans penser aux conséquences de leurs actes dans l’immédiat. Si ces manières d’agir ne choquent plus, nous les acceptons, parfois, nous les justifions, alors qu’ils sont haram. Contrairement à cela, la voyance de son côté, apporte des réponses, insuffle de l’énergie, motive, enseigne, et donne des conseils pour rester sur le droit chemin. Est-il légitime et normal, dans ce cas, de pointer du doigt la capacité à lire le passé et le futur ?
De nos jours, sans que nous nous en rendions compte, le halal peut concerner de nombreux actes impalpables et éléments concrets. La divination possède une place naturelle sur la liste des actes auxquels on peut s’adonner, sans avoir peur d’être envoyé au « Jahannam » (en enfer). Elle se contente de guider, sans toutefois ordonner de faire du mal aux autres, de les humilier, de les éliminer, ou de les ignorer. Au contraire, les astres étant les messagers du Tout Puissant, ils sont de bons conseils, toujours mesurés dans leurs paroles, ces mêmes paroles qui sont transmises par l’intermédiaire d’un voyant ou d’une voyante. Devant un tel constat, est-il encore possible de parler de haram ? La réponse est là : tout acte qui cache une bonne intention est hallal.
Pourquoi la voyance est-elle halal, finalement ?
Nous nous posons de très nombreuses questions de conscience, lorsqu’il s’agit de voyance et de halal. Évidemment, toutes les réponses ne sont pas données, puisqu’il s’agit finalement d’un choix personnel, guidé par le libre arbitre de chacun. Cependant, s’il y a un point à retenir quant à la réflexion sur le droit – ou pas - de faire appel à la voyance, c’est sa capacité à aider. Rester dans le droit chemin, faire les bons choix pour sa famille et pour soi peuvent être source d’erreurs et de frustrations. Il n’y a pas de meilleur moyen pour se tourner vers des actes illicites. Une petite aide, venue d’un homme ou d’une femme ayant un don, est la preuve que vous faites tout pour être un bon serviteur ou une bonne servante, méritant sa place au Jannah (Paradis).
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